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Tennis aux JO 2024 : Mirra Andreeva et Diana Shnaider, premières Russes à monter sur un podium

A leur entrée sur le court, quelques sifflets les ont accueillies. Dans les tribunes, aux deux tiers vides, le public, acquis à leurs adversaires, a salué certaines de leurs fautes pendant le match. Mais lorsqu’elles sont montées sur la deuxième marche du podium, avec leurs timides sourires juvéniles, Mirra Andreeva, 17 ans, et Diana Shnaider, 20 ans, ont tout de même été applaudies par les spectateurs. Sans excès, comme une obligation protocolaire. Ici ou là, on entendait à peine de rares sifflets.
Peut-être une forme de soulagement des spectateurs a-t-elle favorisé cette démonstration de politesse olympique. Défaites par la paire italienne composée de Sara Errani et Jasmine Paolini (2-6, 6-1 [10-7]), dimanche 4 août à Roland-Garros, les deux jeunes femmes, qui concouraient sous la bannière vert pâle des « athlètes individuels neutres » (AIN), ne seront pas les premières Russes à décrocher une médaille d’or à Paris. Elles sont en revanche les premières à s’inviter sur un podium. Dimanche pour la photo, les Italiennes les convièrent, tout sourire, à monter sur la première marche, en compagnie des Espagnoles, troisièmes.
En raison de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a été privée de Jeux. Les sportifs à la nationalité russe sont seulement quinze à participer, avec l’étiquette « AIN ». Ni cérémonie d’ouverture pour eux ni drapeau national ; même si on en vit un déployé en tribunes lors de la finale. Pas d’hymne en cas de victoire. Dans certains sports, les fédérations internationales ont même décidé de leur fermer totalement la porte, comme en athlétisme. Le tennis, à l’inverse, est le sport où le plus de Russes ont participé au tournoi : hommes et femmes confondus, ils étaient sept engagés.
Tout au long de leur parcours porte d’Auteuil, Mirra Andreeva et Diana Shnaider ont cultivé la discrétion. Elles ont avancé dans le tableau du double dames dans une relative indifférence des médias et des spectateurs, éliminant en quarts de finale les favorites tchèques. A un match près, leurs adversaires, en demi-finale, auraient pu être les sœurs jumelles ukrainiennes Lyudmyla et Nadiia Kichenok. L’ambiance s’annonçait tendue. Mais une paire espagnole en décida autrement au tour précédent.
En conférence de presse, après leur médaille d’argent, on perçut comme un éléphant au milieu de la pièce. Parmi les journalistes étrangers, aucun ne prononça le mot « guerre » ou « invasion ». Un confrère américain leur demanda ce que cela leur faisait, de concourir comme athlètes « neutres ». « Je ne sais pas trop quoi répondre à cela, dit Mirra Andreeva. Je viens, je joue, je me bats. Cette semaine, on a joué, on s’est battus. Le reste n’a pas d’importance. »
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